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Question à… Éric Debarbieux, fondateur d Harcèlement scolaire : la victime a besoin de soutien

Notre fils de 12 ans, ne s’épanouit pas au collège. Il n’est pas intégré dans sa classe, rentre à la maisonavec des affaires scolaires abîmées, est triste ou en colère. Il semble que certains camaradesle prennent pour cible. Que pouvons-nous faire ?

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Ces microviolences sont peu perceptibles par les adultes. Pourtant, les petites victimations répétées (surnoms méchants, insultes, moqueries, rejets du groupe, bousculades, vols…) peuvent avoir des conséquences graves : profond mal-être, baisse des résultats scolaires, perte de l’estime de soi et décrochage scolaire. Et l’on sait qu’un adulte qui a été un enfant harcelé est davantage soumis à la dépression.

Par peur ou par honte, il se peut que votre fils refuse de s’exprimer, ou bien sous-estime les faits. Vous pouvez lui dire : « Je te propose de me raconter ce qu’il s’est passé. » Écoutez-le sans l’interrompre et reformulez : « Si je comprends bien, selon toi… ». Ne prononcez pas d’emblée le terme harcèlement et ne posez pas de questions fermées comme : as-tu été agressé dans la cour ? Par qui ?

L’enfant victime a besoin de savoir que les adultes sont là pour le protéger. Contactez son établissement scolaire, il peut proposer une prise en charge par le psychologue ou le médecin scolaire. Et depuis 2012, il y a un référent « harcèlement » dans toutes les académies. Même si la situation est angoissante, évitez l’agressivité. L’établissement détermine comment il peut aider votre enfant, et comment vous pouvez épauler l’équipe enseignante à l’aider. Par exemple, en étant attentifs aux faits et à leur répétition. Notez sur une fiche de repérage – disponible sur www.nonauharcelement.education.gouv.fr – s’il n’ose pas se rendre aux sanitaires par peur, s’il est victime de jets de nourriture à la cantine, s’il subit croche-pied, cheveux tirés, pincements, coups, crachats… Ou s’il est mis à l’écart.

Faites un point régulièrement, toutes les deux ou trois semaines . Le harcèlement prend tout son temps. Il s’agit d’une oppression conformiste, le refus de l’autre, celui qui n’est pas de son groupe. Dans nos enquêtes, j’ai noté que dans l’enseignement agricole les élèves sont moins victimes. Le sentiment d’appartenance, la cohésion de groupe, la stabilité d’équipes éducatives soudées, sont solides. Des adultes mobilisés et un bon climat scolaire sont essentiels pour prévenir la violence à l’école.

(1) Observatoire européen de la violence scolaire. Ce chercheur a mené pendant vingt-cinq ans des enquêtes sur la victimation et le climat scolaire. Il intervient actuellement en réseau d’éducation prioritaire.N° vert Non au harcèlement : 3020

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